Prendre la lumière

Ah, voilà que l’on recauserait de photographie, avec un tel titre?
Point! nenni! 🙂
On va causer chromes. Et le chrome pour briller, c’est un peu comme pour ces piteux êtres humains, il lui faut de la lumière et même du soleil, dis donc 🙂
Et pour avoir du soleil, il faut éliminer tout ce qui peut faire de l’ombre… A bons entendeurs… Et ils sont nombreux les nezdbeux (voir post précédent, tiens).
🙂
Donc, pour redonner une jeunesse relative aux pièces d’accastillage d’une guitare électrique vintage, il faut la démonter entièrement et tout nettoyer.
Outre l’utilité d’un démontage pour s’assurer de la vintagité de l’objet et d’éventuelles modifications ainsi que de la bonne santé de tous les éléments, cela permet de trouver de tout aussi éventuels numéros de série ou autre marquages gage de… gage de rien du tout, en fait 🙂
Même la signature d’un artiste est falsifiable, c’est tout dire 😉

Le manche:
– une fois démonté, le manche doit être examiné de près. Il est possible qu’il faille recoller de petits éléments comme les marquages de cases, incrustées façon marqueterie sur la touche du manche. Une bonne colle forte, de la dextérité (je ne le répéterai plus), éventuellement une presse pour les marquages bombés de grande taille. Prendre soin de faire un essai à blanc et de calculer la quantité de colle nécessaire pour qu’elle ne bave pas hors du logement.
– les parties vernies du manche, le dos, la tête, le talon peuvent être dégraissées, avec grand soin, à l’aide d’une éponge et de produit vaisselle que l’on éliminera avec un chiffon humide puis un chiffon sec.
Si la touche n’est pas vernie:
– utiliser de la laine de fer 000 (triple zéro) ou 0000 (quadruple zéro) pour nettoyer les frets ainsi que la touche elle-même, en y allant très doucement.
Ces laines de fer ne rayent pas (sauf au microscope à balayage électronique, of course), ce sont les plus fines qui existent dans l’univers. Mais il ne faut pas en abuser et suivre la veine du bois lors du nettoyage.
S’il y a beaucoup de saletés accumulées sur la touche, on peut enlever d’abord le surplus avec un morceau de bois tendre de type balsa, qui fera office de raclette.
Le tout en douceur. Mettre au rebut ces restes de sucres de bière, crotte de nez et autres peaux mortes et poussières diverses délicatement englués dans l’acide urique faisant liant…
Nourrir la touche avec quelques gouttes d’huile de pépins de citron ou plus simplement avec une excellente huile d’olive première pression à froid (certains aiment lécher leur manche, voire jouer leurs cordes avec les dents, tel le fameux Jimmy Hendrix) dont on imbibera un chiffon en coton et que l’on appliquera dans le sens de la veine du bois.

Les mécaniques:
– les mécaniques semi fermées sont démontables. Un dégraissage éventuel est nécessaire, on utilisera du liquide vaisselle et/ou du liquide nettoyant frein (anciennement trichloréthylène) qui dissout les graisses. On prend soin de bien sécher toutes les parties.
Les saletés (vieille graisse collée, par exemple) seront éliminées avec des cure-dents dans les engrenages et autres parties inaccessibles. Le coton-tige est aussi un outil fort pratique.
– les parties chromées peuvent être nettoyées avec du bicarbonate de soude (ne raye pas) que l’on utilise avec une brosse à dent préalablement plongée dans du vinaigre blanc (petit effet effervescent rigolo). On fignole avec de la laine de fer 000 ou 0000. On termine avec un soin pour chrome de type Belgom, que l’on ne rince pas (c’est la partie délicate) mais qu’on élimine avec un chiffon doux, qui nourrit et protège les chromes en même temps qu’il les nettoie.
Cure-dents et coton-tige pour rendre parfaitement propres tous les recoins.
– en cas de rouille sur des éléments en acier, plonger les éléments dans de l’huile mécanique, brosser.
– si les engrenages laitons présentent une usure trop grande et que les mécaniques présentent un jeu néfaste pour l’accordage, il faut se résoudre à changer les mécaniques complètes. Les meilleures sont les Grover et les Schaller, qui ont une gamme vintage autant que moderne.
Ou travailler son oreille et savoir accorder toujours en tension 🙂

Le tremolo/vibrato et le pontet:
– en général chromées, ces pièces recevront le même traitement que les parties chromées des mécaniques. Il faut noter que les vibratos moulés en aluminium puis chromés, s’ils ont cloqué, retrouveront leur éclat mais pas le lissé parfait d’un chromage original. De même, l’attaque acide de la sueur (acide urique) peut décolorer certains métaux… [on est forts, hein?]
C’est le petit côté vieillerie/vintage qui fera tout le charme de la belle, qui brillera cependant de mille feux sous les projos [coucou les copines] 😉

Les consommables:
– bien que certaines marques vendent de la visserie dite vintage, avec fausse rouille etc, je conseillerais de renouveler toute la visserie de la plaque en neuf, nickelé ou zingué ou inox (du moment que ça brille ^^), ainsi que celle des micros et du pontet/vibrato. La visserie Fender est grosse (3 mm de diamètre), celle de Gibson plus petite (2,5 ou 2,8 mm de diamètre). Evidemment, pour trouver de la visserie identique à celle vintage (2 mm de diamètre par 12 de long, tête fraisée/bombée Phillips, tu peux courir…).
La visserie Gibson ira donc parfaitement, malgré ses 8 à 10 mm seulement de longueur, on visse dans du bois.
– certains vibratos de type Bigsby sont montés sur roulements. Si ceux-ci présentent un jeu et une usure trop importante, on les changera par des neufs type SKF assurant une qualité largement suffisante et un prix raisonnable (toujours éviter les plus bas prix des marques génériques).

Les plastiques:
– la plaque (pickguard), les boutons de potentiomètres et autres parties plastiques sont lavables et dégraissables avec du produit vaisselle et une éponge. Rincer, sécher 🙂

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