Serial rigolade (épisode 3)

Drussac laissait faire; de toute façon, il ne décidait de rien. C’est comme ça qu’on fait carrière, en laissant faire “ceux qui savent mieux”.
Évidemment, on prend sa dose de pâtissage.
C’était marrant de voir le procureur faire ses mouvements de tête un peu pédale en même temps qu’on le voyait jubiler devant les caméras à chaque intervention médiatique. A chaque fois pour ne rien dire qui n’était déjà su.
Toute précaution d’usage. Toc! Toc! Toc! et puis fermez le rideau.

Au commissariat, ça gravelait sévère.
Après une année au pain sec, éreintés, les couillons en armures se sentaient d’humeur joyeuse que ce soit la vieille au Président qui soit tombée la première.
Certains n’y allaient pas de main morte, sans jeu de mots: “Tu vois bien qu’on peut encore saigner de l’entre-jambe même après la ménopause!” faisant référence à la photo qui circulait maintenant un peu partout.
Les bleubites n’osaient dire mot, le salaire n’étant pas gros et l’avenir carrément incertain, la plupart de leurs ex copains étant au chômage. “Ex” parce qu’ils étaient tous devenus tricards d’avoir oser porter un uniforme qui ne faisait que rappeler les morts des cités et les matraques dans le cul.
Finalement, être pédé était moins invalidant que de devenir flic, se disaient-ils.
“Au moins, c’est de la vraie bidoche”.

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