Noir miroir (épisode final saison 1)

Y a-t-il une sorte de conscience collective et citoyenne qui aurait permis une telle avancée, dépassant de loin toute télépathie, et occasionnant la neutralisation effective et continuelle de ceux qui, nonchalamment, prennent des bains de foule (ou de gens, comme dirait le gentil révolutionnaire plus jeune sénateur) comme on se vautre dans la fange?

On ne sait pas.

Était-il devenu inéluctable que ceux qui avaient durant des millénaires accaparé à toute force l’énergie vitale des masses soient dorénavant remis scrupuleusement à leur place d’individus mortels, eux qui se prenaient pour des dieux?
La possibilité devenait maintenant mondiale et si elle n’était pas dirigée et fabriquée par les masses elles-même, alors les forces naturelles s’en chargeraient tout aussi inéluctablement.

Il y aurait des sursauts avec l’enterrement des populations et le retour à des systèmes antiques et désuets comme des parlements. Des lieux où l’on ne parle pas. L’inversion des mots, leur univocité, le vide provoqué dans les esprits revenait à conférer aux animaux bipèdes une voracité bienveillante.

La domination de la Maladie, comme on l’appelait sans trop savoir ce qu’elle recouvrait, donnait naissance à une terreur totale et hélas inéluctable.
Bientôt, d’autres prépondérants en feraient également l’expérience…

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