Brouillon

Prologue

A la lecture du dossier médical de ma mère que j’ai demandé en tant qu’ayant-droit, le parcours n’apparaît pas si terrible. Même les délais pourraient passer pour raisonnables.
Un an et demi presque, avant de pouvoir le lire de façon intelligente et posée… et encore.
Cependant, le texte ci-dessous me permet d’introduire le profond malaise d’un fils qui n’a aucun droit auprès du parent, direct ascendant, patient, comme du personnel médical, d’après le droit médical (ça existe ce genre de connerie?). Un seul référent, appelé personne de confiance, a accès au dossier pendant la durée des traitements.
A la différence du droit fiscal et patrimonial, le reste de la famille directe est mis de côté. Et je ne pense pas que ce soit pour le bien de tous, mais plutôt par commodité.
Je garderai toujours le sentiment que l’on écarte du patient tout étranger au domaine médical, quels qu’en soient les conséquences.
C’est sûrement dans un but de pédagogie populaire…

La discussion étant le meilleur des remèdes, je ne saurais que trop enjoindre les médecins à exiger le nombre et le budget suffisant afin de pouvoir vivre leur métier et non pas vivre de leur métier, quand bien même ils seraient rétribués. Cela vaudrait bien sûr pour toute la société, et si je digressais, je dirais qu’un milliardaire ou un vendeur de bagnoles  à 40000 euros par jour est une insulte à l’humanité et la négation de toute société. Heureusement que les seuls à avoir subi la bombe atomique ont plus de droiture en certaines matières que les nouzautres, hein, carlos?

Au moins, à ceux qui savent être critiques au lieu d’être moutons, l’accès à l’information est depuis peu possible. Encore faut-il ne pas en avoir peur et se donner la peine d’y accéder. Il faut encore hélas savoir l’anglais pour ce faire, et disposer d’une intelligence libre et critique, de celle que les dominants abhorrent.

On ne vous parlera jamais de ceci, puisque les équipements ne se trouvent pas en France (mais toutefois en Europe) : https://sites.google.com/site/tpetraitementscontrelecancer2/hadrontherapie

On vous vendra du rayon x bien pourri qui fait d’énormes dégâts dans les tissus sains, au moins autant que sur les tumeurs. Demandez donc à nos amis nippons.
Je ne parle même pas de la réponse du professeur lorsque j’ai parlé de l’utilisation du THC dans la thérapie, qui est pourtant autorisée : « il faudrait des mois et un calvaire administratif pour pouvoir obtenir l’autorisation ».
Peine perdue que de vouloir ce qui existe. L’humanité est lente. L’humanité françoise est soumise à de terribles tabous.
C’est pour cela que la seule littérature médicale disponible et sérieuse (il faut toutefois faire le tri) n’est disponible qu’en anglais sur des sites américains.

Cependant, je conçois la condition humaine de tous ces acteurs ; comment pourrais-je en faire autrement, moi qui y suis tant soumis par ailleurs ?

Mais alors que je songeais à étouffer ma colère, je crois qu’il est de meilleur aloi qu’elle s’exprime de façon pacifiste. Et tant pis pour ceux qui préfèreraient qu’elle soit pacifique.

Dans la France martyrisée des gilets jaunes, quelques salauds puissants continuent d’essayer de persuader leurs faire-valoir, en fait ceux qu’ils exploitent éhontément, que l’argent, le budget, le financement, blabla etc, est ce qui fait société, ce qui la crée même, alors que c’est toujours plus et uniquement un moyen de domination.

 

A unique experience of quick death.
Journal d’une mort.

https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/vivre-avec-la-mort-44-mourir-a-lhopital

 

10 mai 2017

 

Aujourd’hui j’ai 67 ans, et je suis aux urgences.
Cela fait deux semaines que j’ai un mal de crâne terrible dont mon pauvre médecin généraliste pense qu’il est dû à un problème de sinus.
A tout hasard, la consultation dentaire n’a rien donné.
Aucune prescription d’imagerie malgré mon âge, la durée et la localisation de la douleur intense.

Mais ce matin, au réveil, je vois double. Le nerf optique est touché.
Ce n’est certainement pas une sinusite banale.

Les urgences sont remplies. La gestion médicale est déplorable, mais on se dit que d’autres sont plus malades. La logique inverse de celle qui devrait être adoptée pour guérir.

Un IRM montre une masse tumorale située à la base du crâne, dite selle turcique, là où se trouvent les glandes hormonales et le début des nerfs optiques.

Ce sont les services d’endocrinologie et de neuro-chirurgie qui s’occupent de ce genre de pathologie.
L’endocrinologue pense qu’il s’agit d’un bénin adénome  hypophysaire que l’on peut soigner chimiquement, alors que du côté neurologue, le diagnostic n’est pas aussi affirmatif et bien moins encourageant.
Pour tout dire, les neuro pensent qu’il ne s’agit pas d’une tumeur hypophysaire.

Dans tous les cas, lorsqu’on a affaire à une tumeur possiblement cancéreuse, l’unique et meilleur moyen de guérison est la résection totale, lorsque c’est possible.

Alors que le scandale public du changement de formule du lévothyrox (https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-principales-etapes-de-l-affaire-du-levothyrox_118282  et  https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/video-levothyrox-la-nouvelle-formule-est-une-aberration-pharmacologique-selon-un-ancien-chercheur-du-laboratoire-merck_2748953.html  ) se fait jour au même moment, on me le prescrit de façon préventive. J’en prendrai ma dose quotidienne jusqu’à la fin. Des fois que…

Je suis crédule et je fais confiance aux médecins.

Il semblerait que, même pour une tumeur bénigne de l’hypophyse, l’opération soit à faire en urgence, dès lors que le nerf optique est touché, ce qui est mon cas puisque la consultation en urgence a pour cause une diplopie.
Voir le dépliant du CHU de Rennes, prendre conseil auprès du neuro-chirurgien O. Bousquet.
On y lit : « Cette opération est rarement urgente, sauf dans les cas où l’adénome est responsable de troubles visuels importants. »

Tiens donc, je souffre de diplopie. Cette pathologie est donc à traiter d’urgence et l’opération à programmer très rapidement.
On me fixe donc rendez-vous pour l’opération trois (3) semaines plus tard…
21 jours de souffrance en plus, « rentrez chez vous, ma brave dame ».
L’urgence médicale, dans le système néo-libéral médical français n’est pas la même qu’on soit chef d’état ou simple patient ayant cotisé et travaillé toute sa vie.
Il est vrai que de retraite je n’aurai finalement pas à en demander beaucoup, malgré toutes ces cotisations.

Pourtant, handicapée par la perte de la vue en moins de deux mois, devenue aveugle, j’irai quand même voter pour macron, parce que je suis crédule.

Je serai opérée du mieux possible, mais la tumeur, qui s’avère être une ATRT (tumeur atypique tératoïde rhabdoïde) est agressive et a déjà envahi une partie des sinus, détruit le plancher osseux, refoule le nerf optique droit vers le haut et comprime le cerveau.

Les adhérences ainsi que la proximité des artères, des veines, des nerfs et de l’hypophyse n’ont pas permis la résection totale de cette masse informe et envahissante de plus de 3 cm de dimensions patateuses.

En l’espace de six mois, je suis passée de vie à trépas.
Heureusement que mon fils a demandé l’hospitalisation deux semaines avant mon départ définitif alors que mon médecin traitant disait qu’on pouvait attendre la prochaine consultation oncologique.
Tout le SNC était alors métastasé et la prolifération des tumeurs atteignait la moelle épinière. Je ne sentais plus la moitié inférieure de mon corps, membres comme organes internes qui l’un après l’autre tombaient en désuétude définitive.
C’est par un râle terrible, transporté par le téléphone de ma fille que mon fils a su, bien loin de moi, que c’en était fini.
Deux heures plus tard, je n’étais plus.

Fourre-tout

 

On lira avec attention un billet de Lordon qui commence à se rendre compte que, hélas, je n’avais pas tort de fustiger un malade mental à la pathologie extraordinaire en la personne du gérontophile à sa maman symbolique, mettant là en scène un oedipe tout nu. C’est si trogneux !

« (…)l’absence complète de limite, de censure, de reprise de soi. C’est une compulsion venue de trop loin (…) »
« (…) livre sur l’entendement, il faudrait plutôt dire sur la psyché présidentielle des aperçus proprement vertigineux (…) »

« (…)c’est le héros (…) qui décompense (…) »

 

Et surtout, le meilleur pour la fin :

« Peut-être fallait-il l’extrémité d’un grand malade (…) »
Rhoo ! J

https://blog.mondediplo.net/le-complotiste-de-l-elysee

Les actions sont portées par les individus fort pourvus d’affects. En cela, mais aussi dans leurs passions, ils ne sont pas dissociables des actions qu’ils dirigent.
Et, oui, la psychè n’est pas séparée du corps qu’elle habite.

https://www.youtube.com/watch?v=kAO5OuFBIe8

https://www.youtube.com/watch?v=VjW7AKYmlrg

 

 

 

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